UN TABOU A LEVER

Jiang Qing, 4ème épouse de Mao affirmait de façon expéditive que « La contribution de l’homme à l’histoire se borne à une goutte de semence ». Mais sans cela, l’humanité aurait-elle pu résister aux siècles et notre histoire se graver dans les mémoires et s’inscrire dans les livres ? Autant reconnaitre que cette semence est précieuse!

En Afrique, l’image de l’homme y est donc fortement rattachée, lui qui détient le statut de semeur à l’indiscutable virilité.
Aussi, lorsque dans un couple, le problème du non-enfantement se pose, la communauté accuse aussitôt la femme d’être à l’origine du mal qui met en péril la perpétuation du groupe familial. La sous-fécondité est féminine !

Combien de femmes, pour sauver la face ont dû, dans le secret, se procurer la graine ailleurs, en laissant ensuite leurs époux, aveuglement infertiles, se réjouir des naissances successives, gages de leur puissance paternel ? En Afrique, le rang de la femme dépend beaucoup de sa capacité à être mère. Par conséquent, celle qui a la malchance d’être jugée stérile est exclue et perd tout honneur.

A mon humble avis, si la majorité de nos traditions ont imposé le matriarcat comme système social, c’est moins pour évoquer une quelconque prépondérance de la femme dans la communauté, que pour castrer l’image du patriarche procréateur. L’héritage du père, destiné à ses neveux, constitue alors un indice clair du doute continuel quant à la paternité. Ne dit-on pas que seule la mère connait le vrai père de ses enfants ?

Or, il est encore tabou dans notre société de reconnaitre l’infertilité masculine, alors que nul n’ignore qu’un défaut de la semence masculine peut être à l’origine de l’impossibilité de procréer.

Pour éviter des drames familiaux, les hommes africains gagneraient à mettre leur orgueil de côté et affronter les difficultés liées à l’hypofertilité avec leurs compagnes afin de trouver ensemble les solutions adéquates. Le temps est venu de lever ce tabou ! Pour y arriver, la communication dans le couple est indispensable.
Bien souvent, quelques examens médicaux suffisent pour déceler les problèmes (tant chez la femme que chez l’homme) et limiter les dégâts.
En refusant catégoriquement d’admettre que l’infertilité peut provenir d’eux, certains hommes se privent sans le savoir de traitements permettant de retrouver la pleine vigueur de leur semence.

L’hypofertilité ne rime pas forcément avec impasse. Cette information gagnerait à être vulgarisée dans des campagnes similaires à celles qui se font régulièrement pour la prévention du cancer du col de l’utérus.

En privilégiant la maitrise des naissances en Afrique, nous avons omis d’approfondir la question de l’infécondité dans ses aspects médicaux, épidémiologiques et sociaux.
Or, si tous les couples sont en droit d’avoir le nombre d’enfants qu’ils désirent, au moment qu’ils jugent opportun, en exerçant leur droit à la contraception, ceux-ci méritent également une prise en charge médicale, sociale et psychologique lorsque les cas d’infécondité se présentent. Encore faut-il que les hommes soient ouverts au processus.

(Paru dans le quotidien “L’Intelligent d’Abidjan du vendredi 07 septembre 2012.)

5 réflexions au sujet de « UN TABOU A LEVER »

  1. Dans une société africaine ou l’homme est carrément considéré comme un DEMI-DIEU ou un ROI,les mentalités ont la vie dure.Que ce soit l’infertilité masculine ou la stérélité féminine,cette société à cheval sur les valeurs traditionnelles,a décidé d’accabler encore une fois la femme qui selon elle est COUPABLE de ce problème biologique.Drole de raisonnement que de penser que l’origine du mal vient forcément de la femme.L’inverse évidemment n’est meme pas envisagé.C’est une épreuve difficile pour l’homme ou la femme d’admettre qu’on ne peut pas concevoir normalement un enfant dans les règles de l’art,comme tout le monde.Terrible et triste réalité.Femme répudiée ou homme rejeté,qui s’en sort le mieux face à ce changement brusque dans la vie d’un etre humain.Bien sure,les solutions médicales exisent toujours.En règle générale,le couple africain n’arrive pas à dépasser ce cap.Est-on un sous-homme ou une sous-femme lorsqu’on n’a pas d’enfant.Je ne le pense pas.Plus on a d’enfants,plus on est un homme ou une femme,ça se discute.Les enfants parait-il sont une richesse pour toute la cellule familiale.Es-ce parce qu’un homme est fécond ou une femme féconde qu’ils doivent multiplier le nombre de naissances.C’est fatiguant d’accoucher aussi à un rythme effreyant.Le corps n’est pas une machine tout de meme.Un homme sencé doit etre en mesure de le comprendre.heu…la semence est précieuse certes surtout lorsqu’on en fait une bonne utilisation.IL faut reconnaitre que le fort de l’homme noir est de distribuer sa semence partout meme là ou il n’est pas invité.Le dépucellage et la perte de la virginité deviennent un passage obligé.Difficile de savoir qui des deux ne peut pas avoir d’enfant.Si c’est l’homme,le fait que la femme décide d’attribuer la paternité à un autre homme que son partenaire démontre que personne n’assume cet état de fait.Tricher pour combler son mari.Dans le cas de la femme,à l’inverse l’homme ne peut pas aller enceinter une autre femme pour le donner à sa femme.Enfin vous m’avez compris quoi.IL me semble qu’un monsieur peut satisfaire sexuellement une femme meme s’il ne peut pas lui donner d’enfant et vis-et versa. Le désir sexuel et le désir de maternité sont compatibles.Pour la contraception,ne dit-on pas qu’on ne mange pas une banane avec la peau ou un bonbon avec l’emballage.Ah les idées reçues!!!!!!!!!!

  2. Quoi qui l’en soit avec ou sans enfant,un homme reste un homme et une femme reste une femme.Malgré tout,c’est mon humble avis.Le tout est d’en prendre conscience et d’arreter de se gacher la vie avec.J’ai vu aussi des MIRACLES s’accomplir avec ce besoin de paternité ou de ce besoin de maternité avec la GRACE de DIEU…que les couples qui affrontent ce problème ne désespèrent pas et gardent toujours l’espoir du bonheur d’enfanter un jour.Le don du ciel viendra…

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