Fin d’année fashion

Les fêtes de fin d’année sont proches. Pour ces occasions les fashionistas (tous budgets confondus) se doivent d’être à la pointe de la mode…

Pour être tendance, pourquoi ne pas adopter le concept du « Tuaaage, Mouraage, Enteraaage!« ? En gros ça va tuer dans la capitale avec le nouvel arrivage de friperie!!! Vous ne me croyez pas?? Huum il suffit de jeter un coup d’œil sur la banderole flashy de ce marchand! C’est pas « samizément deh »! 😀

Arrivage de friperie pour les fêtes de fin d'année - Abidjan

Arrivage de friperie pour les fêtes de fin d’année – Abidjan

 

*C’est pas samizément: c’est pas du jeu (en argot)

 

SUR LE GOUDRON…

Quelques semaines après la « guerre »,  des travaux de rénovation des routes, de grande ampleur, ont démarré dans la ville d’Abidjan, comme s’il fallait que toutes les crevasses fassent partie du passé, vite vite vite !

Ah qu’on était heureux en se disant que désormais, plus jamais nos pneus et jantes n’auraient à souffrir sur l’asphalte. Tout roulait…Mais nous avons vite déchanté ! Le goudron utilisé n’était peut-être pas de bonne qualité ou bien les véhicules, trop contents de surfer sans obstacles, ont tellement martelé les chaussées qu’elles ont vite faibli pour retrouver  leur état initial de dégradation… Une chose est sûre : la valse des slaloms pour éviter les trous a repris dans la capitale ! Ce serait hypocrite de nier le fait que le danger soit partout et les excavations de plus en plus énormes. L’automobiliste a intérêt à faire ses prières avant de prendre la route, car entre l’indiscipline caractérisée de chacun et les obstacles à n’en point finir, même le plus averti ne peut jamais être certain d’arriver à destination sain et sauf ou sans quelques bobos sur son engin.

Chaque commune d’Abidjan, chaque autoroute possède son trésor de trous auxquels les usagers sont obligés de s’adapter. Pendant que de nouveaux ponts se construisent, quel est véritablement le sort de nos voies secondaires? Tout le goudron livré au pays en ce moment, est-il uniquement destiné à ces travaux colossaux? Ministères, districts, mairies, à quels organismes devons-nous, nous pauvres ignorants nous adresser pour que définitivement le problème de la défectuosité des routes soit résolu ?

Le père de la Nation Felix Houphouet Boigny, dont c’est le 19ème anniversaire de la mort aujourd’hui, doit se retourner dans sa tombe en regardant de haut l’état lamentable de nos chaussées ! Le goudron qu’on utilisait en son temps ne doit certainement plus exister, sinon comment comprendre qu’il se soit conservé des décennies durant, alors que celui avec lequel nos voies sont désormais nappées ne peut même pas tenir un an ?

A côté de cette situation très inconfortable, les usagers de la route sont également obligés de participer à la comédie des agents censés contrôler la sécurité routière qui passe leurs journées en verbalisations, pas toujours légitimes, ou, pour certains, en racket pour assurer quelque pitance journalière. Pourtant aucun ne semble gêné par la piètre qualité de ce goudron qui les unit aux conducteurs…

Mais, heureusement, il n’y a pas que des choses négatives sur ce goudron. Certains efforts ont été constatés. Ainsi, nous avons tous été ravis de voir la fraicheur des nouveaux uniformes de nos policiers de la circulation, plus fiers d’exercer leur tâche ardue de régulation du trafic. Aussi, depuis plusieurs jours nous avons remarqué que les tables des marchandes qui servaient auparavant à faire les barrages de police, en complément des pneus usés, ont été remplacées par des panneaux mobiles imposants de couleurs blanche et rouge, ainsi que des torches rouges posées à même la chaussée, censées constituer des balises de sécurité fluorescentes.

L’image ne paraitrait pas insolite si ces panneaux « halte police » flambants neufs n’étaient pas souvent situés en pleines zones de crevasses, pour aggraver les difficultés des conducteurs, et si les torches rouges n’avaient de fluorescent que l’adjectif qu’on a bien voulu leur concéder car leur terne luminosité et leur visibilité incertaine font douter de leur efficacité.

Mais c’est ainsi que chaque jour les acteurs de la route, se croisent, s’évitent, parfois dérapent sur les nids de poules. Les accidents sont vite arrivés, mais pour l’heure, le problème ne semble pas être une priorité…

MECANICIENS D’OCCASION

A observer le parc automobile national, on se demande combien de personnes en Côte d’ivoire ont le privilège de posséder un véhicule acheté chez un concessionnaire?
Dans le grand manège des voitures qui circulent sur notre territoire, il est facile d’identifier les nombreux « France au revoir » qui monopolisent allègrement les chaussées.

Les heures de pointes sont les périodes idéales pour évaluer le tohu-bohu engendré par ces carcasses mal en point, toussotant parfois de tous leurs poumons tuberculeux et rejetant leurs toxines dans l’air.

Venons-en aux problèmes techniques que subissent ces véhicules « tropicalisés » de force…

Qui possède une voiture « France au revoir » sait qu’il aura affaire à des mécaniciens pas toujours professionnels.
Eux n’ont pas encore compris que, c’est parce que les gens sont pauvres au pays, mais que la voiture est devenue un moyen indispensable de transport, que chacun tente d’en acquérir à prix abordable.
Or, c’est lorsque les petits millions sont enfin rassemblés et la voiture achetée, que les vraies réalités sautent aux yeux!

Comme on le dirait familièrement : « problème de voiture ne finit jamais ! » C’est bizarre mais lorsqu’on a un véhicule d’occasion, on finit par développer une forme de paranoïa! On se surprend à penser que le ciel nous en veut au point de projeter de nous tomber sur la tête !

Contraint, régulièrement, de passer son temps libre chez les mécaniciens, le propriétaire d’un « France (ou autre pays développée) au revoir » à l’impression qu’un sort lui a été lancé. Peu à peu, il peine à joindre les deux bouts et les dépenses s’accumulent, hors de son budget mensuel, pour toutes sortes d’éléments à remplacer !

Le plus curieux dans tout ça, c’est qu’il remarque généralement que, pareillement aux infections nosocomiales, après une intervention bénigne chez le mécanicien, un autre problème, plus important surgit de nulle part ! C’est à ne rien y comprendre ! Aussi aberrant que de constater le nombre de boulons dévissés mais non remis à leur emplacement d’origine.

Le principe de fidélisation de la clientèle de nos « pseudos mécaniciens » est de colmater les brèches en créant d’autres : évidemment que cela fait revenir un client !

Il faudrait que nous reconnaissions une chose : la majorité des mécaniciens du pays n’ont aucune qualification en la matière. Dans la plupart des cas, ceux-ci ont appris le métier sur le tas et en tâtonnant!

S’improvise t-on mécanicien ?

A mon avis non ! Sinon chacun d’entre nous pourrait s’en prévaloir. A force de faire des va-et-vient chez les mécaniciens, on finit tous par avoir des rudiments en mécanique. Les amortisseurs, silent blocs, moteurs, rotules, courroies d’alternateur, pompes à essence, fusibles, numéros de pneus, etc… n’ont plus aucun secret pour nous.

Il est bien dommage de minimiser l’impact des pratiques maladroites des pseudos-mécaniciens, en matière de sécurité routière. Il est certain qu’ils sont indirectement à l’origine de plusieurs des accidents qui sont survenus dans ce pays.
A quand une réglementation claire de cette activité chez nous ?

Dans l’attente, il serait judicieux que l’Office de Sécurité Routière (OSER), contribue à la sensibilisation des usagers de la route, sur la prudence à avoir quant au choix des mécaniciens et le suivi de leurs travaux.
Disons NON aux mécaniciens d’occasion !!!

Avec l’accès aux chaînes télévisées du câble, c’est souvent le regard envieux que le conducteur ivoirien de voiture d’occasion  s’imagine, devant une pub auto, comment sa vie serait paisible si, à la moindre panne, au moindre bris de glace, un spécialiste venait résoudre en un clin d’œil tous ses problèmes, et ce, sans aucun frais.

On peut toujours rêver !

(Paru dans le quotidien « L’Intelligent d’Abidjan du 21/09/2012)

Dans l’univers de l’Intelligent d’Abidjan

Vendredi 07 septembre 2012. Il est 16h quand je débarque dans les locaux du quotidien « L’Intelligent d’Abidjan« , à Cocody Angré.

Le personnel semble surpris de me voir. Pourtant, c’est avec la permission du Directeur Général, M. Alafé Wakili, que je viens passer quelques heures en immersion dans leur rédaction, pour suivre le circuit de publication de ce journal.

Le boss n’étant pas encore arrivé, je suis toutefois très bien accueillie et directement confiée au rédacteur en chef, M. Maxime Wangue.
Au premier contact, je suis certaine de passer un bon moment avec cet homme à l’allure débonnaire et paternelle.
Je lui explique l’objet de ma présence: – Je ne fais pas d’études particulières, ni ne prépare de thèse. Je viens juste assouvir ma curiosité, car les métiers de la presse m’ont toujours intriguée.

J’avoue que dans un de mes rêves d’enfance « j’aurais voulu être journaliiiiiissste, pour pouvoir faire mes numérooos… »

Monsieur Wangue m’informe que la séance de débriefing entre tous les services (Politique, Économie & Finance, Société, Sport, Culture) a eu lieu à 10h et qu’ils sont à l’étape de la correction des ébauches d’articles à paraitre le lendemain.
Je m’improvise assistante du « redchef ».
Il faut vraiment aimer lire pour faire ce boulot! Les articles se suivent et sont corrigés dans une ambiance certes détendue mais très studieuse.

La première correction terminée, les articles sont réédités et mis en page sur un BAT (bon à tirer au format A3).
Une relecture est alors effectuée afin de ressortir les fautes ou erreurs omises et de reformuler les textes si nécessaire.
C’est également le moment d’analyser la pertinence des titres à la Une.

Tout cela parait une mince affaire, mais c’est véritablement un travail ardu, assez minutieux.

22h! Je n’ai pas vu le temps passer! Nous sommes dans la phase de montage sous QuarkExpress 9. Je découvre émerveillée, ce logiciel de création et de publication de contenus.

Lorsque la mise en forme est validée, le technicien procède à l’impression des pages sur du papier calque A3 . L’édition se fait à l’envers pour permettre la reproduction définitive du contenu en trace papier.
Aussi pour les pages à paraitre en couleur, une astuce est utilisée: l’impression sur calque, de la même page en quatre exemplaires de quatre couleurs différentes (cyan, magenta, jaune et noir), qui seront superposés par la suite.

23h50. Il est tard, je quitte les locaux. Le montage n’est pas encore terminé, à l’issue duquel tout doit être livré à l’imprimeur pour que les numéros puissent intégrer les kiosques aux premières heures du samedi.

Ce fût une expérience enrichissante! Merci à M. Wakili et toute son équipe pour votre disponibilité!!

L’Intelligent d’Abidjan c’est:
– 10.000 numéros imprimés chaque jour
– Beaucoup de passion et d’amour du métier
– 9 ans d’existence depuis le 03 spetembre 2012.

JOYEUX ANNIVERSAIRE ET BONNE CONTINUATION!

L’Artisanat à l’honneur à Abidjan

Depuis le 24 août 2012, l’Institut français, située dans la commune du Plateau, abrite en ses locaux, la 2ème édition des Journées Internationales de l’Artisanat d’Abidjan.

Je m’y suis donc hâtée afin de déguster de mes yeux, tous ces joyeux faits-main, toute cette culture débordante d’authenticité et de couleurs bien africaines.

Le premier pas dans ce village artisanal est un voyage gratuit dans diverses contrées du berceau de l’humanité.

Le Burkina Faso, bien représenté, m’a fait admirer des bijoux de toutes sortes à des prix imbattables: colliers magnifiques, bracelets, bagues, boucles d’oreilles en perles, cuir, bronze etc…
Les hommes et femmes intègres ont aussi voulu me montrer de quoi étaient capables leurs tisserands, avec une mosaïque d’étoffes de leur terroir. Ils n’ont pas oublié de présenter leur célèbre karité sous toutes les formes (beurre, savon, pommade), leurs mangues séchées (que j’adore, soit dit en passant) et partager avec les visiteurs les bienfaits de leur « soumbala » et de la « morenga » des plantes aux grandes vertus.

J’ai aussi été bluffée par la beauté et la qualité des statues en bronze. Là, par contre, je me suis contentée d’admirer, car le prix de la plupart des œuvres avoisine ou dépasse le million (euh…ils attendrons que mon compte en banque mérite ce type d’acquisition! Lol).

Je suis également tombée en admiration devant le stand du fabricant de jouets en bois et en calebasses (puzzle de l’Afrique, Tortue avec la tête qui bouge etc…)

– Le Togo m’a invité dans son univers des pagnes avec différents modèles de camisoles et robes en pagnes de toutes les couleurs.

L’Afrique étant, par excellence, la terre des mystères, je ne fus point surprise de rencontrer les grands féticheurs, soigneurs de tous maux, décanteurs de toutes situations, venus du Togo et du Bénin.
J’ai adoré leurs stands! Non pas que toutes leurs mixtures m’intéressent (trop méfiante pour me laisser tenter), mais parce que j’aime les écouter parler, en toute discrétion des produits non exposés qui peuvent faire des miracles dans nos vies.

C’est ainsi qu’au Bénin, je me suis retrouvée en plein cours de comment faire pour avoir un homme dans sa vie ou le maintenir:
1. prendre la poudre spéciale dans laquelle ajouter quelques poils pubiens et anaux finement ciselés.
2. cuisiner un bon repas à monsieur, mais ne surtout pas en manger, au risque de tout gâcher!! Ne pas associer la poudre à de la bouillie ou du lait (allons savoir pourquoi?)
3. si les enfants ou d’autres personnes en mangent, ce n’est pas grave! Ça ne fera que renforcer l’amour dans la famille (euuuh des poils??)

D’autres conseils avisés et astuces (dits « secrets de femmes ») ont été proposés, mais j’ai remercié gentiment le « féticheur qui voulait mon bien », en lui disant juste que je n’ai pas le courage de ces choses là. Il m’a répondu: « Madame faut avoir le courage! Si tu ne l’as pas tu n’as rien! ».
Hum j’ai compris mais non merci…

Au Togo, en plus de sa thèse sur la satisfaction de l’éternelle quête féminine (trouver l’homme de sa vie), le gentil guérisseur, de son œil coquin a vanté les effets de son produit phare: le « serre vagin »…Virginité assurée! Huum là encore j’ai beaucoup souri et m’en suis allée bredouille de tout « médicament africain », mais riche de mon imagination fertilisée.

– J’aurais remis mon trophée de « l’originalité » au Nigeria, avec ses paillassons faits de chutes de pagnes recyclés. Fallait vraiment y penser! Leurs bijoux en pagnes ne m’ont pas non plus laissée indifférente.
Les aficionados de movies à la sauce Nollywood n’ont pas été oubliés avec un large choix de CD.

– Cela m’aurait étonné si le Sénégal n’avait pas été présent. Avec une dame qui maîtrise vraiment son affaire, il est difficile d’échapper aux jolis boubous et encens (« Churaï »). Là encore on a droit à un « secret de femme », une poudre à mélanger cette fois dans du lait ou de la bouillie.

– Bien évidemment la Côte d’Ivoire est là avec ses pagnes tissés et les poteries des femmes de la région de Katiola.
Le Niger et la Mauritanie (les mauritaniennes son belles hein) eux aussi proposent des beaux produits de chez eux…

J’en suis ressortie, toute contente de mes achats, imprégnée des senteurs africaines et sure de revenir!

Ces journées s’achèvent le dimanche 02 setembre 2012. Pour tous ceux qui n’y sont pas encore allés, n’hésitez pas: FONCEZ CA VAUT LE COUP!!!!

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Quelques exposants:

Asta Bijoux (ou chez « Madame Petits Prix »), Burkina Faso
Email: zoeomeazeta2002@yahoo.fr

Ouedraogo Philippe (fabricant de jouets), Burkina Faso
Email: philippeouedre@yahoo.fr
Site: http://www.decobf-skyblog.com

Nana Wahab (Artiste Bronzier Modeleur Fondeur), Burkina Faso
Email: wahabonana@yahoo.fr

Alàrà Collections (ethnical Wears etc…), Nigeria
Email: alaracollectionsnigeria@yahoo.com

CULTURE ET RESULTATS

(Article paru dans le quotidien « L’Intelligent d’Abidjan du vendredi 17 août 2012.)

Mes deux dernières semaines, ont été marquées par trois évènements : les J.O. de Londres, les résultats du baccalauréat et vingt minutes d’une émission télévisée dite « culturelle ».
Mon constat est que notre amour pour « l’à peu près » nous mine et je crains que nous ne soyons trop gangrenés par une culture qui découle de la satisfaction morale qu’on ne cesse d’avoir de nos insuffisances.

1. A la clôture des Jeux Olympiques de Londres, un adjectif a été beaucoup utilisé dans les médias pour qualifier les résultats des pays africains : Mitigés ! Pourquoi devons-nous toujours nous prévaloir d’une légitimité des tendances négatives ? L’infime nombre de médailles récoltées par notre continent n’a étonné personne. Le contraire aurait certainement fait scandale. Les observateurs internationaux auraient mené enquêtes, sûrs qu’il y aurait eu anguilles sous roches, les africains n’étant à ce jour pas capables de faire plus d’étincelles que celles d’une allumette dépossédée de son soufre. On nous connaît !

Notre pays, est revenu bredouille de Londres, nos espoirs en Murielle retombés comme un soufflé raté. Pour justifier les défaites, nos spécialistes ont invoqué l’inexpérience et le manque d’infrastructures adéquates pour permettre le bon encadrement de nos athlètes. Les sprinters kenyans émettraient un léger doute, eux qui la plupart du temps n’ont que l’asphalte ou les terres arides de leurs villages pour s’entraîner. Malgré cela, ils sont rarement les derniers dans les courses internationales. Tout est une question d’état d’esprit.

Chez nous, la culture de la victoire n’existe pas. Quand un athlète chinois pleure de ne pouvoir continuer le combat, suite à une fracture, l’ivoirien accuse tous les sorciers de son village, d’avoir attaché son pied pour l’empêcher de courir vers « la médaille d’or ». Nous avons pourtant réalisé, une fois encore, que la médaille à laquelle la majorité de nos athlètes aspirent est celle de la tangente vers l’immigration par tous moyens. Ceux qui ont trouvé qu’il y avait mieux à vivre hors du village olympique londonien sont-ils à blâmer? Pas tant que ça à mon avis, si on admet que leurs aspirations profondes étaient simplement de fuir la médiocrité évidente qui nous empêche d’évoluer.

2. Les résultats du BAC m’ont également laissée sceptique. J’ai entendu des journalistes se réjouir du fait que les candidats aient réussi à passer, cette année, la barre des 25%. Notre meilleur record depuis au moins 5 ans! Comment, après s’étonner que nos jeunes manquent d’ambition, quand la norme chez nous est de toujours se comparer aux derniers au lieu de tendre vers les bonnes grâces réservées aux premiers. Ici on se justifie trop aisément de nos lacunes : si le niveau scolaire est si bas, c’est la faute à la crise dans le pays ! C’est vrai que l’instabilité sociopolitique a pu ébranler quelques mailles de notre système scolaire, mais est-ce la seule raison des mauvais résultats de nos élèves et étudiants? Il suffit d’entendre un lycéen s’exprimer ou écrire pour réaliser que quelque chose ne tourne pas rond chez nous. Nous sommes passés maîtres en accusation, mais peinons à prendre nos responsabilités. Avouons une bonne fois pour toute : le niveau de nos élèves est désastreux ! Tant mieux pour les 25% d’élèves qui ont fait montre de plus de rigueur dans leur travail, mais ce n’est pas assez ! Peu importe que ce soit mieux qu’avant.

Nous gagnerions à nous donner des objectifs plus valorisants au lieu de constamment jouer au jeu du contentement du pire.

3. Le gâteau sur la cerise de mon indignation a été ce concours télévisé de karaoké dont je n’ai pu supporter que quelques minutes avant de zapper, de peur de m’abrutir.

Je me suis demandée, durant ces pénibles minutes, qui des candidats, des membres du jury, de l’agence de sonorisation, de la chaine de télé organisant l’évènement étaient les plus à en vouloir? Quand je vois l’engouement que suscite cette émission dans le pays, je rêve d’une campagne nationale gratuite de débouchage de nos oreilles. Nous en avons grand besoin.

L’incompétence du jury m’a offusquée. Parler d’exploit face à une interprétation calamiteuse d’une jeune dame qui n’a sûrement pas l’humilité de se rendre compte qu’elle chante mal ; dire à un interprète dont la voix est remplie de maladresse, qu’il est un artiste qui ira loin, n’arrangera jamais les choses. Au lieu de faire prendre conscience aux gens qu’ils ont encore beaucoup de boulot pour pouvoir atteindre l’excellence, on les laisse se surestimer dans leur dilettantisme. Si nous voulons nous améliorer, apprenons à avoir la critique objective de nous-mêmes et des autres.

En définitive, il est impératif pour nous de revoir nos valeurs, car la misère la plus difficile à combattre demeure celle de nos mentalités. Nous n’atteindrons de bons résultats qu’en intégrant en nous la culture de l’ambition et du perfectionnisme. Il y a tellement de belles aurores dans ce pays qui n’attendent que ça pour luire.

Petit à petit…

Au début il y avait un garçon avec sa brouette, dès 6 heures du matin à attendre à un carrefour , les passagers des gbakas (mini-cars) et wôrôs wôrôs (taxis communaux) désireux de faire transporter leurs marchandises.

Au fil des semaines un groupe s’est formé, constitué de jeunes garçons tous mineurs.
Leur parade commence au levée du soleil et se termine à la tombée de la nuit.

Parler de travail des enfants? Peut-être… Mais ceux-là ne semblent exploités par quiconque, chacun travaillant pour son propre compte.

Jeunes chargeurs de marchandises

Jeunes chargeurs de marchandises à un carrefour d’Abidjan

Le premier garçon de l’histoire, a quitté les lieux depuis plusieurs semaines. Avec ses économies, il a pu s’acheter un wotro (pousse-pousse de plus grande contenance qu’une brouette).

Il est certain que ses affaires prospèrent!

Petit à petit l’oiseau fait son nid…

TROP DE BRUITS!!!

Au moment où j’écris ces lignes, des funérailles battent leur plein, à coup de chansons de terroir et grands jeux d’orchestre. Il est 5h30 du matin, le dimanche 05 août, et cette grande messe mortuaire dure depuis la veille 19h.

J’ai une migraine pas possible, et tout ce bruit est la dernière chose que j’aurais pu me souhaiter.
Je ne connais pas le défunt et n’ai nullement été informée de l’évènement. Je suis quand même obligée de participer à distance à son dernier hommage et ce, jusqu’à l’aube. Solidarité africaine me dira-t-on ? Contrainte quotidienne répondrais-je.
Relais incessants de veillées funèbres et rassemblements religieux…

5h46. Pendant que les endeuillés font une courte pause, un autre bruit extérieur, plus proche celui-là, m’interpelle. Je jette un coup d’œil par la fenêtre, et j’aperçois la « folle du quartier » entrain de détruire les étals en bois des vendeurs du coin. Rien d’anormal ! Cette femme, qui s’exprime très bien, se cache sous ses haillons et sa tignasse figée pour détruire tout sur son passage (feux tricolores, pots de fleurs, clôtures etc…). Cela fait plusieurs mois qu’on s’accommode de ses agressions verbales et autres actes qui troublent l’ordre public, sans que personne ne s’en plaigne.
Le groupe Garba 50 a déjà donné la raison : « Ici on pisse sur les murs mais ça ne va pas quelque part… »

6h02. La fanfare des gbakas et wôrôs wôrôs, s’est ajoutée à la joyeuse, mais agaçante fête sonore.

Vraiment dur de vivre dans un quartier populaire ! Trop de bruits!

Au moment où je ressens ce ras-le-bol, j’ignore encore que quelque part dans la ville, plus grave se produit, bruits plus mortels s’entendent, bruits d’armes…

Nous sommes à quelques heures de fêter dignement le 52ème anniversaire de notre terre d’ivoire et le désordre veut se faire maître de la situation.
Ma rage déborde, trop de bruits dans la cité ! Cacophonie d’un pays éclopé !

Le silence et la quiétude sont, de plus en plus, denrées rares par chez nous!
Alors comment trouver la concentration dans tout ce brouhaha ?

Un jour que je flânais dans une libraire, j’ai surpris une conversation entre deux hommes devant des présentoirs dédiés aux romans des doyens Isaïe Biton Coulibaly et Régina Yaou. L’un disait à l’autre :
– « ceux là ils ont l’argent, ils habitent dans des grandes villas, au calme, c’est pourquoi ils arrivent à bien se concentrer et écrivent beaucoup. S’ils vivaient dans le bruit comme nous autres, où ils allaient trouver l’inspiration pour tout ça? »

J’ai souris en me disant que ce monsieur n’avait pas totalement tort.

J’ai alors pensé à la citation du chirugien Victor Pauchet : « La concentration est la faculté qui crée les as, les surhommes. »
Pour que nous, ivoiriens arrivions à atteindre ce seuil, il va falloir y mettre du notre. Notre pays a grand besoin d’apaisement. Le tohu-bohu n’a jamais fait avancer.

Trop de bruits en désordre, qui risquent de nous rendre tous fous!
Trop de bruits qui courent, qui veulent nous faire prendre nos jambes à nos cous !
Faisons une grande pause, apprenons à limiter le vacarme, reprenons notre souffle et reconstruisons notre pays dans le calme.

UNE ATMOSPHERE DE FRIPES A BABI

Que celui ou celle qui vit à babi et qui n’a JAMAIS rien acheté dans une des nombreuses friperies de la ville lève le doigt! En principe, si tout le monde est honnête, aucun index ne devrait être en l’air… Et pour cause…

Les « toubabous » vont aux puces régulièrement pour dénicher de bonnes occases, et ça fait « style », souvent même « chic »! Beaucoup de fashionistas parcourent les boutiques de fripes afin d’y trouver des vêtements vintages ou assez originaux à porter (pour refaire la mode) ou à customiser pour les revendre par la suite à des prix de grands stylistes…

Revenons à babi…

Personnellement je ne suis pas trop chiffons. Pour une go (fille) du pays ça craint! Lol! Par contre j’observe beaucoup…

Il suffit de pointer le nez dehors et de regarder autour de soi pour constater une chose: les gos d’abidjan, toutes catégories sociales confondues, ne se négligent pas en matière de vêtements, chaussures et autres accessoires.

Mais comment font-elles pour être aussi « kinnin kinnin » (bien mises) du lundi au dimanche?

La réponse se trouve à coup sûr dans les marchés et rues de Treichville (belleville), Adjamé, Abobo, Angré, cocody, Yopougon (kouté)…et en fait de toutes les autres communes de la capitale. Il y a des friperies de partout et les femmes s’y ruent comme fourmis sur miel. Riches ou pauvres, elles luttent les articles fraîchement libérés des balles en espérant tomber les premières sur la bonne affaire!

Quand elles ont fini, les mains chargées, chacune repart comme elle est venue, qui dans sa ML ou sa Qashai (avec ou sans chauffeur), qui dans son waren, qui dans son gbaka et pour les moins chanceuses dans un des bus fatigués de la SOTRA…

A babi, même dans les fripes, il y a pour « celles qui ont un peu » et pour « celles qui sont dans la vraie gadoue financière ». Ainsi d’une commune à une autre les prix, pour un même article, peuvent passer du simple au double. Mais ça ne fait rien, parce que tout le monde gagne au change. La fripe, peu importe son prix, défie toujours l’article super cher des boutiques chics du bled. A l’heure où le pays est cher comme ça là, les choses sont devenues techniques, donc on fait en système D: on achète un peu partout (du chic comme de la fripe), on mélange le tout, on accessoirise de la même manière (sacs, bijoux, chaussures) et comme on dit ici: -en nous aller pour la capitale! Tous les chats sont gris la nuit et quand tu es bien sapée, l’origine de tes vêtements n’a pas d’importance…

Mais ce que je ne savais pas jusqu’à la semaine dernière c’est qu’il y a des marques qui sont plus représentées dans le monde « fripien abidjanais ».

Celle qui remporte la palme d’or, la Miss des Miss (petit clin d’oeil à l’élection humoristique Miss CI 2012 du samedi dernier)…je disais donc la « Miss Fripe Phénomène » de Babi c’est incontestablement la marque ATMOSPHERE! Tu passes ici ATMOSPHERE! Tu fouilles là bas ATMOSPHERE! Chaussures, sacs, habits: je n’ai jamais vu cette marque anglaise ailleurs que dans la friperie…

Et quand hier, au fond de la jolie paire de chaussures neuves que j’avais achetée quelque part chez un « fripier » de cocody, j’ai vu inscrit en gras ATMOSPHERE, j’ai éclaté de rire en me disant tout haut: Eh bien il y a comme une ATMOSPHERE de fripes à babi!!! 🙂

On pourrai en faire une thèse… 😉

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Caravane du livre et de la lecture en Afrique de l’ouest

Lu un peu partout dans la presse:

Vous désirez

Obtenir des trésors de littérature africaine à 50% moins cher?

Rencontrer et échanger avec des auteurs?

Suivre des animations et des débats autour du livre?

Et bien! Visitez la CARAVANE DU LIVRE ET DE LA LECTURE EN AFRIQUE DE L’OUEST, l’étape de la Côte d’ivoire!

LIEUX:

ABIDJAN: à l’institut Français (ex CCF), du mardi 29 mai au samedi 02 juin 2012;

YAMOUSSOUKRO: à l’alliance Franco-Ivoirienne du 04 au 06 juin 2012;

BOUAKE: au centre Culturel Jacques Aka, du 07 au 09 juin 2012;

KATIOLA: du 11 au 12 juin 2012;

KORHOGO: à l’alliance Franco-Ivoirienne, du 14 au 16 juin.

Sous la houlette du Ministère de la Culture et de la Francophonie, la CARAVANE DU LIVRE ET DE LA LECTURE EN AFRIQUE DE L’OUEST est organisée par l’Association Internationale des Libraires Francophones (AILF) et l’Association des Libraires de Côte d’ivoire (ALCI).

 

Mes passages à l’Institut français les 31 mai et 1er juin 2012:

1er jour 12h45: j’arrive à l’institut sur la clôture duquel est accrochée une grande banderole sur l’évènement. Ça me fait plaisir. Je suis sure d’y voir du monde comme au temps du CCF où les férus de lecture se retrouvaient régulièrement pour vivre leur passion commune.

Au sous-sol je remarque, de nombreuses chaises vides, prêtes à recevoir des participants à d’éventuelles conférences sur le sujet. Nulle part je ne vois afficher de programme dans ce sens…

Juste derrière, j’aperçois un stand de la Librairie de France en forme de U. Je me dirige pour me concentrer sur les ouvrages en vente. Mon constat:

  1. Rien de nouveau pour moi qui fréquente (à contrecœur) régulièrement la LDF. Les mêmes bouquins sont là d’écrivains locaux, avec bien évidemment toute la gamme de Isaïe Biton et Regina Yaou, ainsi que les crus made in GO MEDIA. Quelques auteurs étrangers sont aussi représentés (Alain Mabanckou son verre cassé et sa mémoire de porc-épic, Maryse Condé, etc…)
  2. Euuuh tous les livres ne sont pas à -50%. Dans tous les cas cela n’aurait pas été rentable de diviser par 2 le prix de bouquins qui coutent à la base à peine 2500 Fcfa…quoique l’idée étant d’inciter à la lecture… Je bénéficie quand même de 200 Fcfa de réduction pour l’achat de « RegardD« , ensemble de chroniques illustrées de Cheick Yvhane… Il y a encore quelques semaines, je ne connaissais pas ce monsieur qui animait sur la radio Nostalgie. En plus d’être mignon (digression de femme! Lol), ses chroniques sont d’un excellent réalisme. Étant une habituée de Martin Page, je n’hésite pas trop à rajouter à ma PAL (pile à lire) « La disparition de Paris et sa renaissance en Afrique« , pour seulement 2200 Fcfa, cela a semblé être une très bonne affaire…
  3. Trois vendeurs de la LDF sont installés de chaque côté du U, mais à mes yeux, dans leurs yeux manque un peu trop la passion du livre… Enfin j’imagine qu’ils sont payés pour vendre et pas pour communiquer une passion quelconque…
  4. Durant l’heure que je passe sur les lieux, je ne vois aucune autre personne s’aventurer ne serait-ce que par curiosité dans cette partie de l’Institut Français… « A l’heure de pause où les gens ont faim, qui va venir regarder livres??? »… De même aucun élève ou étudiant à l’horizon…*

2ème jour, même heure: rien de neuf…sauf une p’tite prise de tête avec l’un des vendeurs, sur laquelle il n’est pas nécessaire de m’attarder ici…

CONCLUSION: LE LIVRE AGONISE…ON NE S’Y INTÉRESSE PAS VRAIMENT CHEZ NOUS!!!

En espérant que cette caravane ait un peu plus de succès à l’intérieur du pays…

Le chien aboie, la caravane passe… A moins que ce soit la caravane qui peine à avancer…

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